jeudi 18 mars 2010

Le travail, aliénation ou émancipation ?

L'article sur psychomotivation.net et sa bibliographie en fin...

"...jusqu'aux XVIIème et XVIIIème siècles, le problème restait avant tout celui de la survie: se nourrir, se vêtir, s'abriter, se soigner, assurer le minimum restait la préoccupation de l'immense majorité des gens. Mais aujourd'hui, dans le cadre de notre société industrielle hyper-productiviste, apparaît la question au rapport au travail. C'est une notion qui jadis ne se discutait même pas.

Aujourd'hui, on commence à prendre conscience que le propre de l'homme c'est l'activité et non le travail. Le mot travail n'a été employé en France qu'à partir du XVIIe siècle. Auparavant on disait labourer ou œuvrer. Labourer parce que la France était un pays agricole, œuvrer puisque l'artisanat (l'œuvre, le chef-d'œuvre, le maître-d'œuvre, le compagnonnage) était alors prépondérant. Le mot travail est venu avec la société industrielle: travailler, c'est travailler dans les fabriques.

Le terme dérive du latin Tripalium, instrument de torture où l'on accrochait les animaux pour les saigner. Le terme garde encore cette imprégnation de pénibilité : on dit « un problème me travaille », c'est-à-dire me tourmente; on dit aussi une « femme en travail », une femme qui enfante dans les douleurs.

Freud a déjà parlé du travail libre et du travail lié en montrant que le travail libre ne concernait que cinq pour cent des gens, et que le travail lié à l'obligation de produire occupait tous les autres. Friedmann a parlé du travail en miettes. Quoi qu'il en soit du sens que peut prendre ce terme (il peut naturellement aussi être très positif s'il ouvre sur une créativité ou des solidarités vitales), il est vrai qu'il y a actuellement, malgré la pression due au chômage, une interrogation touchant au travail en tant que source d'épanouissement de l'individu. Cela bien sûr ne vaut encore que pour nos sociétés, disons occidentales au sens large.
..."



Philippe Séguin, après l'éloge, l'heure de la critique objective ?


Emotif, social, et perclu de contradictions, Philippe Séguin n'a pas laissé indifférent. Après le flot d'éloges post-mortem instrumentalisées par son camp, est-il temps désormais de porter un regard un peu plus lucide ?

Evidemment.

Vilipendé par la droite extrème, comme tout modéré en son camp, voila à mon avis le bilan qu'on peut en faire :

A porter à son crédit, son indépendance d'esprit (non feinte ou tactique ?), qui l'a conduit à prendre des positions courageuses :
- La défense de l'école laïque, du bouclier social, héritage gaulliste de l'esprit du conseil de la résistance,
- Son indépendance quand la cour des comptes critique les frasques de notre fantoche à l'Elysée
- Son raillonnement à l'internationnal, au BIT et pour les cours des comptes du monde et de l'ONU,
- Ardent défenseur du métissage et de l'enrichissement mutuel des peuples, ainsi que d'une modernité des moeurs (le PACS),

Au débit :
- Son souverainisme étroit, même si utile comme contre-pouvoir d'une Europe bureaucratique et libérale (cf. son discours pour Maastricht),
- Ses amitiés troubles avec des para-mafieux (Pasqua, le SAC, et d'autres)
- Ses trahisons, (mais est-ce finalement un crime en politique ? tout dépend la fréquence et la manière ?)

On retiendra de lui sa fibre sociale, et son dévouement de travailleur acharné pour la République.