dimanche 28 février 2010

Livre : "Ce n'est rien qu'un Président qui nous fait perdre du temps" !

Pourquoi faut-il que notre démocratie place les meilleurs candidats au pouvoir, et pas les meilleurs gouvernants ? (Chirac plutot que Balladur, Sarkozy plutot que Jospin !) et des Bonapartistes (Villepin, Sarkozy) ou des légitimistes (Mitterand ?) plutot que des Orléanistes !  ;-)

Pas dangereux Sarkozy ? pas autant que certains le craignent, mais suffisamment pour faire gravement regresser socialement et démocratiquement le pays ! à l'heure du taux de suicide record, de l'échec scolaire, du chomage massif, des discriminations écartant une partie des forces vives de la nation, etc..., c'est inadmissible ! Reveillez-vous !

Vivement un régime parlementaire, et un président du 21ème siècle, intégre, humble, lucide et indépendant.

A ce propos, voici un livre réjoissant, qu'on aurait pu écrire :




Résumé




A mi-mandat, l'éditorialiste politique de France Inter fait un bilan de la présidence de N. Sarkozy et dénonce les réformes stoppées dans l'embouteillage législatif n'aboutissant qu'à des mesures vidées de leur substance. Il en conclut que le président de droite, libéral pas très convaincu, pragmatique et opportuniste, ne peut pas accomplir la modernisation nécessaire à la vie politique française.









Quatrième de couverture



Ce n'est rien Qu'un président Qui nous fait perdre du temps Alors si ce n'est rien, pourquoi en parle-t-on autant ? Les commentateurs de la vie politique se trouvent dans la situation de leurs confrères commentateurs sportifs devant un match de foot au cours duquel le joueur vedette de l'équipe de France monopoliserait le ballon pour s'épuiser en figures incroyables. Il faudrait s'extasier, applaudir la dextérité de l'artiste, la précision du jongleur ou bien dénoncer la frime, le jeu perso et l'accaparement. Puis constater à la mi-temps qu'il n'y a toujours pas de but marqué. Rien. À mi-mandat, on attend la grande réforme. Au-delà d'une parole effrénée empreinte de volontarisme, on cherche la rupture, la modernité, la gouvernance modeste et transparente. Que sont devenus les marqueurs idéologiques du sarkozysme, le « travailler plus pour gagner plus » (impraticable), la « discrimination positive » (abandonnée), la « laïcité positive » (oubliée), la « reforme de la Françafrique » (même pas essayée), l'« immigration choisie » (infaisable), la « politique de civilisation » (disparue), le « Grand Paris » (une ligne de métro) ? Ce n'est rien, Nicolas Sarkozy ne représente donc pas un danger pour la République. Il n'est qu'un Président banalement de droite, un pragmatique opportuniste dont le ton péremptoire n'a d'égal que sa capacité au revirement. Une perte de temps pour la modernisation de la vie politique française. Un Jacques Chirac en sueur, le dernier Président du XXe siècle.



ProfessionPolitique.info :
22/02/2010


Thomas Legrand

Ce n’est rien qu’un président qui nous fait perdre du temps

Le sarkozysme (avec un "y" et pas un "i") "n’est pas une idée, c’est une ambition." Une méthode efficace pour accéder au pouvoir, nettement moins pour gouverner. Contre ceux qui estiment que Nicolas Sarkozy en fait trop et trop vite, c’est la thèse que défend brillamment l’éditorialiste politique de France Inter. Au bout de deux ans et demi de mandat, l’action du Président se résume surtout à des tentatives avortées (le "plan Marshall" pour les banlieues), à des revirements (instaurer une "discrimination positive") ou à des réformes a minima (la loi sur les régimes spéciaux de retraites).



L’erreur de Nicolas Sarkozy, dit Thomas Legrand, est qu’il "surestime toujours le pouvoir de sa propre parole", pensant par exemple qu’il lui suffit de proclamer que les paradis fiscaux n’existent plus pour que ce soit vrai. La confrontation à la réalité est parfois douloureuse, comme en matière de sécurité : "la violence ne baisse pas, le président ne change pas de politique (…), il fait convoquer les préfets pour leur tenir un discours. Il leur remonte les bretelles ! Tout le monde comprendra que passer un savon à un préfet sans lui donner l’ordre de changer de méthode ou sans lui donner de moyens supplémentaires ne changera rien !"



Le volontarisme affiché ne serait qu’un écran de fumée, tout comme la politique d’ouverture pratiquée par un Président "banalement de droite" qui, malgré ses méthodes modernes de communication, "excelle dans la réforme des attributs classiques de la droite colbertiste, de la droite interventionniste (…), digne successeur de Jacques Chirac".



Un immobilisme et une absence de résultats concrets – inversement proportionnels à l’agitation déployée – qui devraient aussi bien rassurer les antisarkozystes, trop prompts selon l’auteur à voir en Nicolas Sarkozy un danger pour la République, que décevoir ceux qui attendaient beaucoup des promesses de "rupture" du candidat de 2007. La relecture de la déclaration de son spot de campagne est là pour illustrer cruellement le décalage.



Stock, 160 pages, 12 euros.

 
Le Monde :
 
De quoi Sarkozy est-il le nom ? Au mieux, d'une ambition ; plus sûrement, d'une "banale aventure de droite", qui ne se distingue des précédentes que par "une agitation permanente et bien souvent stérile". Tel est le diagnostic du chroniqueur politique de France Inter, Thomas Legrand, dans un petit livre percutant et intelligent. Au fond, résume-t-il d'une formule destinée à rester, l'actuel résident de l'Elysée ne serait qu'un "Chirac en sueur".




La sueur est celle de ce décathlonien de la politique qui, depuis toujours et depuis trois ans plus encore, parle, discourt, commande et commente, apostrophe et fustige, annonce des réformes incessantes et invente "le mouvement perpétuel en guise d'action, ou plutôt l'action continue en guise de résultat". Comme s'il suffisait qu'il bouge pour que la France fasse de même. Comme s'il suffisait qu'il parle pour que les choses changent.



Or c'est bien le problème depuis le début du quinquennat, note le chroniqueur : la réalité résiste au discours présidentiel, si péremptoire soit-il. Et l'inventaire - non exaustif - est cruel des audaces qui ont fait "pschitt", comme aurait dit son prédécesseur. De la laïcité positive à la discrimination du même nom, de la fin de la Realpolitik à celle de la Françafrique, de la politique de civilisation au pragmatisme courageux qui s'avère un art de la "conciliation en douce", combien de discours n'ont tenu que le temps d'un slogan, au gré de la conjoncture et sans souci excessif de cohérence.



Bref, on est loin de la "rupture" annoncée. Et tout autant de la "dictature" redoutée par certains. "En guise de réforme d'avenir et de courage politique, nous vivons le retour d'une droite bonapartiste, colbertiste et centralisatrice, qui se donne des airs de XXIe siècle en communiquant avec les outils de notre époque", note Thomas Legrand.



Inutile donc de s'alarmer, lance-t-il, moqueur : le sarkozysme "n'est pas une maladie grave" ; ce n'est que la droite, banale au bout du compte, derrière la débauche d'énergie. Survitaminée aux sondages et autres enquêtes qualitatives, dont Nicolas Sarkozy fait une consommation inégalée, certes, comme le souligne l'auteur de façon détaillée. Mais toujours prisonnière de la vieille pompe républicaine et impuissante en réalité, hormis l'hyperactivité, à moderniser la pratique de la politique et à sortir des "monologues sécurisés" du pouvoir. "Un Chirac en sueur", donc.





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CE N'EST RIEN QU'UN PRÉSIDENT QUI NOUS FAIT PERDRE DU TEMPS de Thomas Legrand. Stock, 160 p., 12 €.



Gérard Courtois

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